Ce papier ayant pour propos « voitures de collection » circule sur le web, nous avons voulu vous le signaler ci-après.
Son titre (La taxe carbone fonctionne) récapitule tout le post.
Identifié sous le nom «d’anonymat
», le rédacteur est positivement connu.
Sachez que la date de parution est 2023-11-15 10:20:00.
Voici ll’article :
En 1789, l’homme d’État américain Benjamin Franklin écrivit dans une lettre: «Dans ce monde, rien n’est certain, excepté la mort et les taxes». À cette époque déjà, les mécanismes fiscaux et les systèmes d’imposition suscitaient de vifs débats au sein de la classe politique et de la population. Aujourd’hui, l’un des sujets fiscaux les plus débattus, du moins au Canada, concerne la mise en place de la taxe carbone.
L’idée fondamentale de la taxe carbone repose sur le principe du pollueur-payeur, visant à encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en imposant un coût sur leur production.
En l’absence de taxation du carbone, les entreprises peuvent émettre des GES de manière illimitée, sans devoir assumer les coûts économiques et environnementaux associés. Ainsi, au lieu de suivre le principe du pollueur-payeur, on impose à tout le monde les coûts économiques et environnementaux, une pratique à la fois éthiquement contestable et économiquement préjudiciable.
Avec la taxe carbone, le consommateur assume en partie le coût environnemental du produit qu’il achète. L’objectif n’est pas tant de payer cette taxe, mais plutôt de modifier ses comportements pour éviter ce coût supplémentaire. Dans un pays où la voiture la plus vendue est le Ford F-150, opter pour un véhicule à la fois plus écologique et économique devient alors une décision judicieuse.
Introduire une taxe carbone, ou tout autre plan environnemental dans le quatrième plus grand producteur de pétrole au monde est indéniablement complexe. Entre 1990 et 2021, les émissions de gaz à effet de serre du Canada ont augmenté de 13,9%. La taxe carbone est un outil efficace pour aider le Canada à atteindre ses cibles climatiques.
Le Parti conservateur du Canada s’oppose fermement à cette mesure. Le problème, c’est que ce parti ne présente actuellement aucun plan environnemental crédible, tandis que la taxe carbone a depuis longtemps démontré son efficacité.
La plus vaste étude à ce jour, portant sur 142 pays dont 43 possédaient une taxe carbone, révèle que les pays dotés d’une tarification du carbone connaissent en moyenne une réduction de moitié des taux de croissance des émissions de CO2 par rapport à ceux qui n’ont pas cette mesure. Ces résultats soulignent l’impact significatif de la tarification du carbone sur les trajectoires d’émissions à long terme.
Il est important de noter que le concept de taxe carbone n’a pas été initié par Justin Trudeau ni par le gouvernement canadien. En réalité, la Suède a été le premier pays au monde à mettre en place une taxe carbone en 1991. En 2021, les émissions de gaz à effet de serre en Suède ont chuté de 37,7% par rapport à 1990. Malgré cette réduction significative, le PIB du pays a augmenté de 92%.
Bien que la réduction des émissions ne puisse être entièrement attribuée à la taxe carbone, il est incontestable d’un point de vue scientifique que cette dernière joue un rôle crucial dans la lutte contre les changements climatiques. Cette importance est d’autant plus évidente à une époque où le phénomène s’aggrave dangereusement et s’accélère de manière alarmante.
Les détracteurs de cette mesure avancent parfois, sans apporter de preuves tangibles, que la taxe carbone est à l’origine de l’inflation et de la hausse du coût de la vie. Cependant, en septembre dernier, la Banque Centrale du Canada a dissipé ce mythe en montrant qu’une augmentation de seulement 0,15 point de pourcentage de l’inflation peut être attribuée à celle-ci.
En fait, ce qui représente véritablement une menace pour l’inflation et le coût de la vie, à l’échelle nationale et mondiale, ce sont les changements climatiques. Selon un rapport publié récemment par la Banque Centrale Européenne, la hausse des températures pourrait augmenter l’inflation mondiale de jusqu’à 1% chaque année jusqu’en 2035.
Cela étant dit, la taxe carbone fonctionne, mais seulement si elle est mise en place de manière efficace et rigoureuse. Une analyse approfondie des faits révèle rapidement que le « gros bon sens » de Pierre Poilievre et de son parti n’est peut-être pas aussi sensé qu’ils le pensent.
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