Dernière actu pour vous : Citroën U55 Cityrama. La restauration du bus touristique lancée

Voilà un trésor du passé qui a fait tourner les têtes à de nombreuses reprises et a même fait une apparition remarquée au cinéma à la fin des années 50. L’unique exemplaire restant d’un autocar Citroën U55 Cityrama s’apprête à faire l’objet d’une restauration complète. Un véhicule exceptionnel qui témoigne du savoir-faire français de l’époque en matière de carrosserie et qui aujourd’hui suscité même l’intérêt de la Fondation du Patrimoine.

Un seul exemplaire restant

Dix ans après la Seconde Guerre Mondiale, l’heure est à la reconstruction et le tourisme se développe en France. Dans le but de rendre l’activité encore plus attractive, le directeur de la compagnie Cityrama, Jean-Pierre Dubreuil, fait appel au plus ancien carrossier de Paris Currus pour réaliser un bus hors-normes. C’est ainsi qu’en 1956, un bus à double étage à la surface vitrée gigantesque voit le jour. Il n’a plus rien à voir avec le Citroën U55 duquel il reprend le châssis. Ses lignes futuristes, très en vogue à l’époque, s’inspirerait même des bateaux mouches. Son toit panoramique était amovible pour profiter du grand air en été. Le bus – haut de presque 4,35 m – pouvait accueillir 50 passagers et proposait des audioguides en huit langues différentes. Seulement trois exemplaires du Citroën U55 Cityrama ont été produits et un seul de 1959 a survécu. Jusqu’à la fin des années 1970, les touristes ont pu découvrir la capitale, à travers les grandes fenêtres de cette fusée à quatre roues.

Restauration du dernier exemplaire

Le propriétaire du Citroën Cityrama est le genre de collectionneur passionné qui aurait besoin de plusieurs vies pour restaurer dans les règles de l’art tous ses véhicules. Proche de l’Association Normande d’Anciens Utilitaires (ANAU), cela faisait des années qu’ils discutaient d’un projet de restauration pour ce bus touristique. Les travaux sont conséquents et nécessitent donc beaucoup d’argent, environ 400 000 €. La restauration de l’engin est soutenue par la Fondation du Patrimoine. Cette dernière a lancé un appel au don sur son site internet. Une aide essentielle pour l’ANAU, qui ne peut pas assumer l’intégralité des dépenses. Sur les 50 000 € du premier palier, déjà plus de 18 000 € ont été récoltés au moment d’écrire ces lignes. 

Quatre ans de travail

Une telle pièce mérite du temps…. La restauration du bus a été confiée à l’atelier Normandy Classics situé à Granville, dans la Manche (50). Contacté par nos soins, Philippe Debasly, propriétaire du garage, explique qu’il faudra quatre ans, soit environ 2 000 heures, à quatre personnes pour redonner à l’autocar Cityrama ses lettres de noblesse. « C’est un projet qui me tient à cœur […] je suis un fou de Citroën et d’utilitaire ». Étant un exemplaire unique, chaque étape sera cruciale. La première consiste à désosser entièrement le véhicule.

Il faut se montrer patient et rigoureux car la moindre pièce devra être répertoriée. Philippe Debasly aimerait que cette première phase se réalise avec l’ensemble des restaurateurs pour que chacun puisse évaluer l’ampleur du travail à accomplir, notamment en ce qui concerne la carrosserie. Surtout que le bus Citroën a déjà subi une restauration mais qui n’a jamais abouti. Il faudra ensuite sabler la carcasse, et reconstruire à l’identique les pièces qui ont été rongées par la rouille. A l’issue de cette partie, le travail de carrosserie pourra commencer, puis la réfection de la mécanique (toujours rutilante à l’heure actuelle) et enfin l’intérieur pourra être rénové.