Revue de presse web : Toulouse : une collection de jouets inestimable mise aux enchères dimanche

Que présente cette vente samedi 18 juin ?

Une collection de 294 lots de jouets en tôle peinte de la fin du XIXe, début XXe siècle. Une collection donnée par un passionné toulousain qui durant toute sa vie a amassé ces objets.

Pourquoi s’en séparer aujourd’hui ?

Il a 80 ans et ses petits-enfants n’ont apparemment pas le goût des jouets anciens. Il a donc préféré les mettre en vente. L’occasion d’en faire profiter d’autres amateurs.

Présentez-vous souvent ce type d’enchères ?

Avec un ensemble aussi complet et cohérent qui permet plusieurs thèmes, c’est assez rare. C’est pour cela qu’elle va certainement beaucoup attirer.

Une collection particulièrement sélectionnée.

Oui. Le marché du jouet est très spécifique. De plus le volume de cette vente est important. Pour être certains de proposer des pièces intéressantes, deux consultants, amateurs de jouets anciens, sont venus établir la liste, expertiser les pièces. C’est donc une collection très minutieuse et répertoriée qui est présentée samedi.
 

Pouvez-vous nous détailler certains lots ?

Il y a plusieurs thèmes : les grands voyages avec les paquebots du XXe siècle qui rappellent le début des grandes traversées. L’arrivée du chemin de fer qui accélère les déplacements avec les locomotives à vapeur. L’arrivée des premières automobiles. Les premiers Tours de France avec une série sur le cyclisme. Et puis tout un lot de métiers parfois disparus aujourd’hui, (rémouleur, scieur de bois, cordonnier, boucher et son étal de viande, clown, porteur de bagages, crieur de journaux, livreur, primeur, montreur d’ours… Détail moins glorieux : des personnages noirs (nounous, chauffeurs), présents dans beaucoup de jouets et parfois caricaturaux. Révélateurs d’une époque de l’histoire coloniale, très intense en Afrique, dès 1900.

Ces jouets aujourd’hui figés dans une époque ont diverti des générations d’enfants.

Au mitan du XIXè et XXè siècle, les jouets sont de plus en plus sophistiqués, dotés des dernières découvertes de la mécanique, de l’horlogerie. D’ailleurs certains présents dans cette vente se remontent avec une clé et fonctionnent parfaitement. Ces jouets, témoins d’une période, sont désormais des objets de collection. Rien ne dit que ceux d’aujourd’hui ne connaîtront pas le même sort.

À quel prix sont-ils estimés ?

Autour de 1000 €-1500 €. Mais certains peuvent partir à plus. À l’exemple de cette voiture du début XXe avec chauffeur et d’une richesse de détails incroyable : la moustache du conducteur, les phares de la voiture. Les surprises sont toujours possibles. Tous ces jouets en parfait état, ont un côté charmant, remontent le temps et font appel à notre âme d’enfant. Une sorte madeleine de Proust.

Ces jouets, au-delà du loisir sont des marqueurs d’une époque.

Ils racontent un moment de notre Histoire, l’évolution de la société devenue industrielle et qui, peu à peu devient très consommatrice. Ces jouets étaient achetés par une classe sociale aisée, vendus dans les grands magasins qui commencent à apparaître. Ils étaient onéreux. À l’identique des poupées en céramique ou en cire pour les fillettes. Les familles modestes privilégiaient les jouets en bois, les poupées en chiffon. D’ailleurs, certains jouets de ces enchères n’ont jamais servi. Ils étaient encore dans les boîtes.

Les enfants d’hier se lassaient donc aussi vite que ceux d’aujourd’hui ?

Certains bien sûr. Dès que la quantité devient importante, la lassitude apparaît.

Samedi 18 juin à partir de 10 heures, Hôtel des Ventes 3, boulevard Michelet à Toulouse. Pour avoir un aperçu de la vente aux enchères de samedi de jouets anciens, le public a la possibilité de découvrir en avant-première les différents lots : vendredi 17 juin, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures. Ils seront exposés à l’étude de Marc Labarbe à Saint-Aubin, (3 boulevard Michelet à Toulouse).
Autre curiosité à découvrir : vendredi à 10 heures, des objets d’Asie sont mis aux enchères. Une vente issue d’une collection donnée par les héritiers d’Armand Fallières, ancien président de la République de 1906 à 1913.