A lire cet éditorial : ESSAI – La Jaguar Type D est-elle la meilleure voiture de course de l’histoire ?

Nous allons porter à votre connaissance cet encart qui vient d’être publié, dont le sujet est «voitures de collection».

Le titre (ESSAI – La Jaguar Type D est-elle la meilleure voiture de course de l’histoire ?) est évocateur.

Présenté sous le nom «d’anonymat
», le pigiste est positivement connu.

Les infos divulguées sont en conséquence appréciées conformes.

Dans le cadre de son programme Continuation, Jaguar vient de produire 25 exemplaires de sa Type D. Des modèles identiques à ceux des années 50 pluri-titrés dans les compétitions automobiles les plus prestigieuses. Nous avons eu le privilège de pouvoir en essayer une !

Coventry, au centre de l’Angleterre. Sous les premiers rayons du soleil de cette matinée d’été, l’herbe jaunie par une inhabituelle sècheresse se fait voler la vedette. Un petit groupe de personnes est amassé autour d’un engin profilé, gris pâle et à l’aileron qui rendrait jaloux n’importe quel grand squale.

A mesure que l’objet mystérieux se dévoile, un numéro apparaît dans un halo blanc. Le 70, tamponné sur l’interminable capot de la voiture et surplombant un nom, Jaguar. Fini le suspense, voici donc la Type D, la voiture de course vainqueur des 24 Heures du Mans en 1955 (l’année tragique), 1956 et 1957 ! Mais cet exemplaire a une petite particularité, il vient littéralement de sortir d’usine dans le cadre du programme Continuation de la marque anglaise. Un programme qui vise à produire en toute petite série des mythes de l’histoire de Jaguar comme la Type E Lightweight, la XKSS ou encore la Type C.

Et pour cause, dans les années 50, Jaguar avait prévu d’assembler 100 Type D. Un changement de règlement en compétition stoppa net la production à 75 unités. Pour boucler la boucle, et satisfaire de riches collectionneurs, le constructeur britannique a donc décidé de produire les 25 exemplaires restants de la Type D. Avec un cahier des charges très simple, celui de reproduire à l’identique le modèle originel.


Jaguar Type D

A l’identique

Pour ce faire, les équipes de Jaguar Classic ont pu compter sur toute la documentation et les plans d’époque afin de satisfaire aux exigences définies en 1954 par le directeur de la compétition Lofty England et son équipe d’ingénieurs. Le design reprend donc fidèlement le coup de crayon de Malcolm Sayer, designer et ancien ingénieur aérodynamicien, à l’origine des Type C, D et E.

La petite barquette 2 places (le siège passager étant recouvert par un cache pendant les courses) se caractérise par son interminable capot avec son bosselage asymétrique, sa toute petite calandre ovale permettant de refroidir l’immense 6-cylindres en ligne 3.4 de 250 chevaux et surtout sa dérive placée derrière la tête du conducteur. Petit et riveté sur la version Shortnose de 1955, cet aileron de requin devient immense sur la version Longnose de 1956 afin d’augmenter la stabilité à haute vitesse.


Jaguar Type D

Comme sur la Type D des 50’s, la Continuation repose sur une monocoque en aluminium avec 4 freins à disques. Si le système de freinage inédit pour l’époque avait déjà été inauguré par la Type C, la structure était quant à elle révolutionnaire. Et elle contribuera d’ailleurs à en faire une des voitures les plus victorieuses de l’histoire de la compétition automobile.

Au total, chacun des 25 exemplaires produits de la Type D Continuation aura demandé 3.000 heures de travail aux équipes de Jaguar Classic. Ce qui explique en partie le tarif demandé à l’unité, 2,2 millions d’euros. Une broutille quand on sait qu’une Type D des années 50 se négocie aux alentours de 20 millions d’euros !


Jaguar Type D

Plongée dans le sport auto des années 50 !

A bord, ambiance années 50 assurée ! Le volant en bois à grande jante, les sièges en cuir, les trois pédales rapprochées ou encore le petit levier de vitesses et la longue commande de frein à main font faire un bond dans le passé.

Casque et lunettes enfilés, harnais attachés, il est temps de presser sur le bouton de démarrage. Et là, quelque chose se passe. L’adrénaline arrive au cerveau, en même temps que les tympans se percent au son du 6-cylindres. Sa musicalité est jouissive, à la fois rauque et envoutante. Un peu comme les meilleurs chanteurs de blues.

Les 250 chevaux n’ont aucun mal à faire décoller les 840 kg de la bête. Littéralement décoller puisqu’à plus de 220 km/h, le train avant semble flotter et la direction s’allège de manière exagérée. Et dire qu’à l’époque, Mike Hawthorn et les autres pilotes atteignaient 280 km/h de vitesse maximale avec cette voiture sur la ligne droite des Hunaudières…


Jaguar Type D

Toujours est-il qu’au bout, il faut freiner ! Et la Type D ne souffre d’aucune critique en la matière, nécessitant tout de même des talons-pointes pour optimiser le passage de rapports de la boîte à 4 vitesses non-synchronisées.

Quelques mouvements de caisse en virage et une belle tendance à se dandiner du train arrière nous rappellent que bien qu’elle soit neuve, la Type D Continuation est une voiture qui a plus de 65 ans de conception. Tout comme ses pneus ! Mais l’expérience reste incroyable, surtout pour la sonorité inégalée (et la poussée) du moteur entre 4.000 et 6.000 tr/minutes. Logique que les 25 exemplaires aient été vendus en quelques instants car il est difficile de trouver une voiture contemporaine aussi fantasmatique !

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