On revient sur l’édito : 28 ans d’amour des Mathis

Cet article ayant pour thématique « voitures de collection » se propage sur le web, nous avons voulu vous le révéler ici.

Le titre saisissant (28 ans d’amour des Mathis) est sans détour.

Annoncé sous le nom «d’anonymat
», l’éditorialiste est connu et fiable.

Ce papier peut ainsi être pris au sérieux.

La date de publication est 2023-01-06 10:03:00.

C’est le fruit du hasard. La rencontre entre un passionné de voitures et une automobile vieille de presque un siècle, un peu disparue des mémoires populaires mais pas du cœur de ses inconditionnels.

Michel Tisserand était professeur de chaudronnerie au lycée Georges-Baumont de Saint-Dié-des-Vosges. Il avait participé à quelques rallyes auto, il aimait bien ce milieu mais comme beaucoup, sans s’imaginer qu’il allait y consacrer des heures et des heures depuis qu’il est en retraite. En 1994, un cuisinier du lycée qui partage avec lui l’amour des belles mécaniques (ils ont restauré une vieille Peugeot ensemble) l’incite à acheter sa propre voiture à retaper. Le hasard a mis sur sa route une Mathis, une automobile sortie de l’usine éponyme qui a fait la fierté de Strasbourg entre 1911 et la fin des années 1940. 15. 000 personnes y travaillaient alors. « On est allés la chercher à Limoges en faisant l’aller-retour dans la journée. Elle est toujours là, démontée. Je ne l’ai jamais restaurée », sourit Michel Tisserand dans son atelier-garage. Le petit cabriolet qui avait aussi tapé dans l’œil de son épouse a une valeur sentimentale. Il permet aussi de comprendre comment étaient fabriquées ces voitures : « Une caisse en bois sur laquelle on fixait de la tôle. »

80 km/h de moyenne

Si celui-ci n’a pas été entièrement refait, l’ancien prof a mis les mains dans le cambouis pour d’autres. Parce que la Mathis, c’est un engrenage. Quand on met le doigt dedans, impossible de s’en défaire. Surtout pour un perfectionniste comme Michel Tisserand qui aime travailler à l’identique. Il a bichonné une EMY4 (pour Émile, le prénom de Mathis), couleur rouge d’origine. « On essaye au maximum de retrouver des pièces d’époque mais quand on n’y arrive pas, on refait et on améliore avec des techniques d’aujourd’hui. »

Au moment de sa sortie en 1933, c’était une pionnière avec les défauts de la mécanique d’avant-guerre : la fonte coulée pour les blocs-moteurs était moins maîtrisée, les pneus n’étaient que de la toile enrobée de caoutchouc, le filtre à huile n’existait pas. Désormais remise sur ses quatre roues, elle procure « le plaisir de conduite d’une autre époque », détaille Michel Tisserand qui a parcouru 30 000 km derrière son volant. Vitesse de pointe ? 80 km/h, pour une consommation moyenne de 10 litres aux 100 km. Mathis a sorti une trentaine de modèles différents, de 4 à 8 cylindres en s’inspirant des chaînes de montage Ford aux États-Unis. Quatrième constructeur français derrière Peugeot, Renault et Citroën, on estime qu’il a vendu entre 90 000 et 100 000 véhicules. « Aujourd’hui, ils n’ont pas une grande valeur marchande mais on ne fait pas ça pour l’argent. Souvent, dans les rassemblements, on me demande combien ça vaut. Je n’en sais rien et ce n’est pas ce qui m’intéresse, explique Michel Tisserand. Ce qui me plaît, c’est le travail bien fait, les coups de main avec les amis et puis le côté historique. »

Un département au musée de Strasbourg

Une part importante en effet parce qu’au fil du temps, le Club Mathis a édité des livrets sur l’histoire des véhicules et de leur fondateur mais aussi des magazines techniques pour leur restauration. Il s’est constitué un patrimoine de 1 200 pièces, de morceaux de voitures en passant par de la vaisselle, des documents et même le pyjama en soie brodé des initiales « E.M. ». Un « trésor » auquel le musée historique de Strasbourg a fait de la place dans un département spécial. Si les usines Mathis, délocalisées aux États-Unis pendant la guerre pour fabriquer des obus pour l’armée américaine n’ont pas survécu aux bouleversements de la Libérations, son souvenir n’est pas perdu, loin de là. Il va sans doute se transmettre car à ses heures perdues, Michel Tisserand a fabriqué des voitures modèles réduits pour ses petits-enfants. Des Mathis, évidemment.

Bibliographie :

Citroën 2CV fourgonnette De….,Ouvrage Recommnandé par la presse.

24 Heures du Mans 2019, le livre….,Ouvrage .

Lamborghini 50 ans de superstars.,Ouvrage . A emprunter en bibliothèque.

CES BELLES VOITURES DONT A REVE….,Ouvrage .