Cet éditorial, dont la thématique est « voitures de collection », vient d’être relevé sur le web, notre équipe est heureuse de vous en proposer le contenu principal ci-dessous.
Son titre troublant (Les agents des routes vivent le danger au quotidien en Limousin) est sans ambages.
Annoncé sous le nom «d’anonymat
», le journaliste est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
Vous pouvez de ce fait faire confiance aux révélations qu’il divulgue.
Dire qu’ils vont travailler la peur au ventre serait exagéré. Mais les agents de la direction interdépartementale des routes centre-ouest (DIRCO) ne sont pas rassurés lorsqu’ils interviennent sur route ou sur autoroute.
Toute intervention est périlleuse. « Sauf quand il y a un bouchon. C’est triste à dire, mais à ce moment-là, on travaille en sécurité », reconnaît Éric Jacquemain, agent au centre d’intervention de Bessines, 31 ans de maison.
Sinon, les hommes et femmes en orange doivent rester vigilants pour anticiper l’accident. « J’ai connu l’époque où l’on fauchait les bords de routes à la faux, sans bloquer la voie, reprend Éric, et il n’y avait pas de problème. Mais il n’y avait pas autant de trafic, pas de téléphone portable, pas d’assistance dans les véhicules… »
Aujourd’hui, le danger est permanent. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un agent d’une direction des routes, en France, ne soit blessé. En Haute-Vienne, le dernier accident en date remonte au 18 mai : un agent en intervention est percuté par une voiture lors d’une sécurisation d’accident. Il s’en sortira avec cinq jours d’interruption temporaire de travail.
Poids lourds à la file
Les poids lourds sont fréquemment en cause dans les accidents. « Pour faire des économies de carburant, les poids lourds se suivent maintenant de près, souvent à trois. Et le troisième a tendance à se décaler sur la bande d’arrêt d’urgence… » raconte Eric.
En train de secourir un automobiliste en rade, ou de ramasser un objet, l’agent n’a alors pas cinquante solutions : il reste dans son véhicule, ou « on passe la première et on repart, en serrant les dents… »
Les agents s’efforcent de ne pas se laisser surprendre. « On arrive à anticiper si ça va bien se passer, ou pas, avec le camion qui arrive, ajoute Nicolas Pavannet, agent depuis une vingtaine d’années. S’il met ses feux de détresse, c’est qu’il nous a vus, mais si on voit qu’il est au téléphone ou qu’il a l’air de faire autre chose, on guette sa trajectoire. »
Le camion témoin accidenté de la DIRCO est désormais présenté en permanence sur l’aire de Briance-Ligoure, sur l’A20.
À cette dangerosité croissante répondent des normes de sécurité plus exigeantes, avec du balisage bien en amont des zones de travaux, par exemple. Une nécessité que beaucoup d’usagers ne comprennent pas, n’y voyant que gêne alors que les agents y trouvent une protection nécessaire. Une flèche lumineuse doit ainsi être visible 400 mètres en amont sur autoroute. Il faut donc la remonter d’autant lorsqu’il y a des courbes.
Sur les 12 derniers mois, quatre agents de la DIRCO ont été blessés, un est mort
Mais un bon balisage fait dans les règles ne protège pas de tout. « Même avec une voie neutralisée, on n’est pas à l’abri de prendre un cône dans les jambes », reprend Nicolas Pavannet. Par imprudence, certes, mais aussi parce que « certains slaloment entre les cônes ou les font voler par plaisir en les percutant ».
La pose et la dépose du balisage restent un sport dangereux. Un moment « où on est vulnérable », reconnaît Nicolas. Et celui qui conduit le véhicule à ce moment-là « garde un œil sur le rétroviseur et une main sur le klaxon, au cas où », raconte Thomas Alligant, agent à Limoges avec 3 ans de métier.
À ce danger permanent s’ajoute l’agressivité. « On la ressent particulièrement quand on tient une sucette, pour gérer un alternat. On arrête les gens et là, on entend des noms d’oiseaux », constate Jean-Luc Bardot, chef de centre depuis 2017.
Cette tension permanente est difficile à vivre pour les agents. Plus encore lorsqu’un accident se produit, même s’il n’est que matériel. « C’est compliqué pour les agents, ensuite, de retourner sur le terrain, reconnaît Jean-Luc Bardot. Il reste une appréhension. Il faudrait vraiment que les usagers comprennent qu’il y a des vies, des familles derrière. »
La bonne pratique. Depuis 2018, les conducteurs doivent changer de voie et se décaler le plus possible, à gauche ou à droite, pour laisser un corridor de sécurité entre leur véhicule et les agents qui travaillent sur une route ou une autoroute. Le non-respect de cette disposition est passible de 135 € d’amende. Au-delà de l’obligation, c’est un acte de bon sens.
Quatre blessés et un mort dans les 12 derniers mois pour la DIRCO
Jean-Louis Mercier
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